Musicien de formation, cultivant depuis toujours un intérêt pour l’art contemporain, Céleste Boursier-Mougenot transpose, au début des années 1990, sa pratique musicale dans les lieux dédiés aux arts visuels sous l’influence du mouvement Fluxus, du land art et de l’art minimal, et inspiré par l’attitude Do it Yourself qui traverse toute la scène musicale new-yorkaise, du punk à la musique expérimentale.
Cherchant à exploiter le potentiel musical de situations et d’objets, Céleste Boursier-Mougenot utilise des instruments de musique classiques et traditionnels (guitare, piano, batterie) qu’il actionne de manière inédite, des objets usuels, des appareils ou des machines (cintres, aspirateurs, ventilateurs, téléphones, etc.). Il met souvent à contribution des êtres vivants (arbres, oiseaux, poissons, abeilles), des matériaux et phénomènes naturels (pierre, air, eau, vent, ondes cosmiques) pour produire des formes sonores en mouvement, qu’il qualifie de vivantes.
Céleste Boursier-Mougenot réalise chacune de ses œuvres in situ, dans une relation avec les données architecturales ou environnementales des lieux qui les accueillent. Chaque œuvre produit ainsi une expérience sensorielle – tactile, visuelle et auditive – modifiant la perception des lieux et de la situation. L’exposition devient le cadre propice à l’écoute et au regard du visiteur, le plongeant dans une fascination envoûtante. Quelques années après avoir créé sur la place du Bouffay, en 2009 à l’occasion d’Estuaire Nantes <> Saint-Nazaire, From here to ear v.8, immense volière dans laquelle des mandarins se perchant sur des guitares électriques produisent en live des accords à vide (powerchords) sur les instruments accordés en différents open-tuning, Céleste Boursier-Mougenot revient pour une exposition personnelle. Adaptant cette œuvre, devenue une de ses plus célèbres, pour les volumes généreux de l’architecture de béton du hangar à bananes, il conçoit un paysage total, composé de créations connues et d’autres inédites. Poursuivant ses recherches mettant en lien les ondes, le végétal et les oiseaux, l’artiste propose un dispositif immersif inédit emplissant l’espace ouvert du lieu.