Le voyage en hiver
Château des ducs de Bretagne
À toute volée
Douves du Château des ducs de Bretagne

En partenariat avec l’Abbaye royale de Fontevraud

L’Abbaye royale de Fontevraud, vaisseau de pierre fait de volumes exceptionnels aux proportions monumentales, se trouve être l’une des créations architecturales les plus remarquables du Val de Loire.

Surplombant la cité monastique, le clocher fait de tuffeau, de bois et d’ardoises, renferme en son sein l’un des plus remarquable beffrois de bois, daté du 13e s. Beffroi qui, depuis bien longtemps, ne laisse plus résonner que le chant des oiseaux. Les six cloches qui se trouvaient à l’origine dans le clocher de l’abbatiale ont été fondues durant la période révolutionnaire.

Avec À toute volée, l’Abbaye royale de Fontevraud se dote de nouvelles cloches afin de retrouver une identité sonore digne de l’ensemble campanaire qui rythmait le quotidien de la vie monastique.

Chaque année, une nouvelle cloche est fondue et son décor est réalisé par un artiste.

Ces cloches sont avant tout des instruments de musique. Elles sont nées à la fonderie Cornille Havard en Normandie et émettent toutes une note qui leur est propre.

Les belles d’airain sont exposées dans les jardins de l’abbaye, permettant au public de les voir de près, de les toucher et même de les faire sonner manuellement afin de prendre la mesure de l’objet et de sa diffusion sonore.

Le Voyage en hiver, grâce à ce prêt exceptionnel, les présente dans les douves du Château des ducs de Bretagne. Elles seront activées par la partition sonore de Dominique Blais, À flot d’airain.

Aliénor de Barreau-Charbonnet, 2019

(DO4) – (0,788 m – 313 kg)

Pour réaliser le décor de la première cloche, Aliénor, les artistes Barreau-Charbonnet ont été inspirés par un motif aussi poétique que familier : la fenêtre sous toutes ses formes. Comme une mise en abyme, la cloche représentant l’abbaye devient elle-même une architecture, un habitat haut perché où réside l’esprit du lieu.



Aliénor de Barreau-Charbonnet, 2019

Richard de François Réau, 2021

(DO3) (1,41m – 1 635 kg)

Pour réaliser le décor du petit bourdon Richard, François Réau s’est inspiré des événements tragiques du 26 mars 1199. Ce jour-là, le ciel s’assombrit lors du siège de Châlus-Chabrol lorsque Richard Cœur de Lion est atteint par un carreau d’arbalète. Le roi succombera à cette blessure onze jours plus tard. L’artiste questionne ici la frontière entre présence et absence en travaillant à même le moule de la cloche sur la fine couche de cire, en repoussant ainsi les limites de sa pratique du dessin.



Richard de François Réau 2021

Pétronille de Makiko Furuichi, 2022

(MI3) (1,152 m – 925 kg)

Pétronille de Chemillé fut la première abbesse de Fontevraud, de 1115 à 1149. Elle incarne à ce titre un guide spirituel qui va marquer l’identité de la communauté religieuse pour les siècles à venir. Makiko Furuichi a choisi de représenter un dragon au corps serpentin recouvert d’écailles qui vient s’enrouler autour de la cloche, à l’instar du serpent qui se trouve sur la crosse de la religieuse, conservée au musée des Beaux-Arts d’Angers.



Pétronille de Makiko Furuichi, 2022

Gabrielle de Paul Cox, 2023

(RÉ3) (1,278m et 1221 kg)

Elle est dédiée à Marie-Madeleine Gabrielle de Rochechouart, 33e abbesse de Fontevraud de 1670 à 1704. Née au palais des Tuileries en 1645, elle est issue de la très haute noblesse. Proche des écrivains de son temps, elle est reconnue par ses contemporains pour sa grande érudition qui lui vaut notamment le surnom de «Reine des Abbesses». L’artiste a imaginé un décor évoquant à la fois sa vie, celle de l’abbaye et du monde rural alentour en disposant plus de 100 images au fil d’une double spirale qui parcourt la cloche de bas en haut



Gabrielle de Paul Cox, 2023

Julie de Vincent Olinet, 2024

(SOL 3) (0,990 m – 610 kg)

Julie-Sophie-Gillette de Pardaillan de Gondrin d’Antin est la 36e et dernière abbesse de Fontevraud. Pour lui rendre hommage, l’artiste utilise des moules d’archives de la fonderie Cornille-Harvard pour créer des motifs de guirlandes et textes en reliefs qui évoquent les louanges de sa nomination ou témoignent du récit d’une dernière fête donnée avant la Révolution. La bague, attachée à la cloche, scelle son destin en référence à celle qu’elle aurait confiée, en 1792 en fuyant l’abbaye, à son administrateur.



Julie, Vincent Olinet, Abbaye royale de Fontevraud