Flora Moscovici intervient à même la pierre pour révéler, tout en finesse et respect, l’histoire et la mémoire du lieu.
« L’observation des espaces que je traverse et l’attention à certains détails qui me procurent des émotions ou stimulent mon imagination constituent les prémices de
ma recherche artistique. La manière dont la lumière s’introduit dans un espace, les particularités de l’architecture, les traces de l’histoire du lieu et bien sûr les couleurs, la façon dont elles sont posées et dont elles vieillissent sont autant de points que je tente de dévoiler (…). il s’agit d’une pratique de peintre au sens large, c’est-à-dire en pensant la peinture sous ses multiples définitions et en en utilisant les possibilités extrêmement variées. »
C’est avec cette attention particulière que le regard de Flora Moscovici s’est porté sur cette énigmatique trace du passé, une haute cheminée évoquant l’intérieur de l’ancienne maison des Échevins, qui accueillait au XVe siècle les assemblées du Conseil des bourgeois avant la création d’une mairie en 1564. La bâtisse fut détruite au début du XXe siècle afin de créer la rue existant aujourd’hui.
Souhaitant faire surgir le potentiel plastique et émotionnel de cet intérieur devenu extérieur, Flora Moscovici travaille une nouvelle fois in situ, et se confronte à la surface du vestige. Peints à la brosse, avec une palette de couleurs chatoyantes, les subtils dégradés de l’œuvre embrasent la cheminée. Afin de révéler la matérialité des pierres (du granit au tuffeau), la peinture, par des jeux de transparence, vient s’adapter à leur tonalité et à leur nature.
L’œuvre, réalisée grâce à l’application en couches successives d’un mélange très liquide d’eau de chaux et de pigments, s’effacera peu à peu avec le temps.
Ci-dessous, l’œuvre en 2019 et en 2023.
Œuvre visuelle