Cette sculpture, dont l’origine remonte à 1998, est la toute première sculpture en bronze réalisée par Johan Creten. Réplique d’une pièce en céramique, la sculpture a vécu près de l’étang de son père pendant des années et s’est patinée à force d’être touchée. « Mon père disait que cette sculpture portait le poids du monde à sa place. C’est une sculpture de souffrance. »
Cette sculpture est celle d’un anonyme, d’un être en souffrance. Est-il victime de sa condition collective ou de sa condition personnelle ? Ce personnage ne représente personne en particulier mais une multitude, des gens que l’artiste a croisés au fil de ses déplacements et voyages, notamment en Italie où il a rencontré beaucoup d’individus ayant fait « la traversée », le cheminement de l’exil en passant par la Méditerranée.
Pour parvenir à la cour feutrée de cet ancien ensemble d’hôtels particuliers, il faut traverser un long couloir, éclairé faiblement par des luminaires anciens. Dans cet espace secret de la ville, c’est aussi dans l’histoire que l’on pénètre. Construits aux 17e et 18e siècles, ces bâtiments ont été édifiés par des notables, dont l’un était armateur.
Cette œuvre de jeunesse prend de manière fascinante une toute nouvelle signification dans notre monde actuel.
En dialogue avec l’intimité et l’histoire du lieu, l’oeuvre Sans titre de Johan Creten se dévoile comme un antimonument, et permet au public de faire la rencontre d’une sculpture portant en elle de multiples messages, entre tragédies et espoirs de notre passé et de notre présent.
JOHAN CRETEN EST NÉ EN 1963, IL VIT ET TRAVAILLE À MONTREUIL. IL EST REPRÉSENTÉ PAR LA GALERIE PERROTIN (PARIS, NEW YORK, HONG KONG, SÉOUL, TOKYO), LA GALERIE ALMINE RECH (PARIS, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK) ET LA GALERIE TRANSIT (MALINES).
REMERCIEMENTS AUX COPROPRIÉTAIRES DU 4, PLACE DE LA BOURSE.